vendredi 11 novembre 2016

Mais pourquoi es-tu célibataire depuis deux ans ?! (Part.1)

Mais qu’est ce que j’ai foutu pendant deux ans ?


Bon, il y a eu quelques petites histoires – pas de quoi faire un roman de Danielle Steel hein. Ni même un mummy-porn quelconque.


Il y a eu un petit flirt (très tiédasse, vous allez voir) avec un vendeur d’un magasin du coin. Un mec plutôt mignon, plutôt gentil, qui me souriait timidement chaque fois que j’allais faire mes courses. Au bout de 7 ou 8 mois de sourires, de rires gênés en se disant bonjour, et de conversations surréalistes autour des fruits et légumes, on a échangé nos numéros.
Oui, je suis timide, je mets très longtemps à me lancer.
Donc on a échangé nos numéros, et on s’est envoyé quelques textos. Enfin…. surtout moi : il ne répondait jamais, ou presque. Et pourtant, chaque fois que je le voyais, il me disait « Il faudrait qu’on aille boire un verre cette semaine ».
Au bout de 3 mois, on a réussi à se voir. Genre 1h, autour d’un verre d’eau. (Non, je n’exagère pas).
Et ça, c’était il y a 1 an.
Aujourd’hui encore, chaque fois que je le vois au magasin, il me dit « On pourrait aller boire un verre. Envoie-moi un message ». Et moi, reine des connes, j’envoie un message. Et bien sur, il ne répond jamais. (bon, là maintenant, j’ai arrêté. J’ai un peu d’amour propre quand même).
Mais je serais curieuse de savoir ce que ce mec à dans la tête, parce que, clairement, il y a une bizarrerie psychologique là derrière.
[Vous êtes étudiants en psycho ? Vous savez ce que ce mec à dans la tête ? Eclairez ma lanterne]


Puis j’ai rencontré l’Homme-de-ma-vie, en décembre dernier. Beau (somptueusement beau), hyper bien gaulé, drôle, intelligent, … On est devenu très proche, on s’est envoyé des mails de plusieurs pages de longueurs tous les jours, en se racontant nos vies, tout ce qu’on avait en tête… Il m’a parlé de son ex-enfin-pas-tout-à-fait dont il était encore fou amoureux (et accessoirement avec qui il couchait encore). Il m’a dit « tu es la personne la plus importante pour moi actuellement ». Il m’a dit « tu es une personne géniale. J’aimerai vraiment trouver une fille comme toi dans ma vie ».
Il m’a aussi dit (mais on avait compris) qu’il n’y aurait jamais rien entre nous. A part cette solide amitié (qui fait parfois affreusement mal, quand il me raconte ses histoires avec les filles – plein de filles, vu que c’est un super beau mec, sociable et séduisant)  


J’ai donc cru crever de douleur cet été. Outre le rôle bien merdique d’être la meilleur amie quand tu es amoureuse, nous étions partie en week-end ensemble. Si je commençais à comprendre qu’il n’y aurait jamais rien entre nous, j’espérais toujours un peu que ce week-end pourrait l’amener à s’apercevoir que je suis la femme de sa vie.
Evidement, ça ne s’est pas passé comme ça. Et d’ailleurs, ça ne s’est pas super bien passé tout court.
Et au retour, j’étais dans un état lamentable. Je trainais mon mal être et mon désespoir comme un boulet, en me disant « Fais quelque chose. Change-toi les idées ». J’étais incapable de rester seule. Bref, j’avais le cœur brisé, mes espérances en miettes, et j’étais plus que jamais un pèlerin dans un désert affectif infini (être malheureuse me fait aimer les métaphores).


J’avais craqué, il y a quelques mois, sur un mec à la salle de sport. Je ne sais pas pourquoi, la première fois que je l’ai vu à mon cours, il m’a obsédé. Pourtant, à priori ce n’était pas du tout mon genre. Mais c’était carrément plus fort que moi : lorsque j’ai pris ma douche en sortant du cours, je me voyais la prendre avec lui – oui, il m’a fait CET effet là. Je l’ai revu de temps en temps. Qu’on soit clair : chaque fois que je le voyais, je passais un cours en plein extase. Je ne sais pas si je faisais mes mouvements mieux ou moins bien, mais en tout cas la douleur musculaire m’importait peu : il suffisait que je regarde ses muscles rouler sous son tee-shirt, ou juste sa peau luisante de sueur, et je ne pensais plus à rien d’autre. Bref, c’était devenu un fantasme.
Et à priori, il n’y avait pas de raisons que ça aille plus loin.


Et puis je l’ai re-croisé plus souvent (faut dire, je faisais beaucoup plus de sport, à défaut d’avoir une vie affective/amoureuse/sexuelle). Et j’en étais là, à le voir régulièrement, à le guetter, à l’attendre… Avec mon cœur brisé par l’Homme-de-ma-vie, et l’urgence d’essayer de faire bouger ma vie plutôt que de me morfondre. Et je me suis dit que je devais faire quelque chose.


Bon, là dit comme ça, ça fait presque la fille qui gère la situation. Mais en vrai, je précise :


1. Je bavais sur lui depuis des mois. La première fois que je l’ai vu, ce devait être en janvier. Et j’ai jamais été foutu de lui dire bonjour, ni même de croiser son regard. D’ailleurs si par hasard son regard croisait le mien, je baissais les yeux en rougissant.


2. Je suis absolument incapable d’aborder un inconnu. Je ne comprends pas ce qu’on peut bien trouver à dire à quelqu’un qu’on ne connaît ni d’Eve, ni d’Adam. Encore moins si le but de la manœuvre est cette chose obscure qu’on appelle séduction.


3. Je ne savais rien de lui. A part son prénom. Que j’ai entendu par hasard.


A ce stade, j’avais plusieurs plans :


1. Demander des infos sur lui à ma prof de sport : J’ai jamais osé. Et la seule fois où j’étais prête à me lancer, j’ai commencé par un timide « Dis-moi…… », et c’était tellement inaudible, qu’elle n’a pas compris ce que je disais, et m’a répondu avec un grand sourire « Bonne soirée à toi aussi ». [EPIC FAIL].


2. Demander des infos à d’autres mecs à qui il parle. Problème : il ne parle à personne. Et le seul à qui il disait bonjour… Je le sentais pas. Trop grande gueule. (Et je me méfie de la solidarité masculine. Je pratique bien trop la solidarité féminine pour prendre ce risque)


3. Essayer de regarder son nom sur sa carte d’abonnement, quand il arrive. Ca nécessitait une bonne synchronisation et de la chance. Et oser m’approcher à moins de 2 mètres de lui. [Irréalisable].


4. L’aborder de front. Là, j’avais carrément plein d’idées : « Salut, j’adore regarder les muscles de ton dos pendant la muscu » ; « C’est sexy toute cette sueur sur tes biceps, c’est pareil partout ? » ; « J’atteins des performances de malade quand tu es en cours avec moi. Je peux lécher ta nuque ? ». [Mais je crois que les gens normaux ne font pas ça]


5. J’avais déjà écumé Facebook dans tous les sens, en cherchant parmi les membres de la salle de sports/personnes qui aiment les publications/amis des amis de la page. En désespoir de cause, j’avais même cherché tous les mecs portant ce prénom dans le département – et c’est un prénom très très commun, j’ai passé en revu des CENTAINES de comptes. (Oui, je suis têtue. Tout plutôt que d’avoir à lui adresser la parole IRL) En vain.


Et puis j’ai eu une intuition. Une espèce de certitude absolue, un lundi, pendant un cours de sport : il est sur internet. Il est sur un site de rencontre. Soit Badoo, soit Adopte. Allez, je tente Badoo. Je vais le trouver. Je VAIS le trouver. C’est certain. Je le SAIS.
Et je l’ai trouvé.
J’étais partagé entre « Ah ! Je le savais » et « Wow. C’est délirant, il est là, c’est lui ».
Je passe sur les aspects techniques (j’ai passé 2h à créer un compte/faire les vérifs de sécurité/photos (on n’a jamais de belles photos pour ces putains de sites)).
Je passe sur la prise de contact (J’envoie un message bidon « ça alors, on se connait, quel hasard »)
Je passe sur le fait que cette prise de contact m’a tellement angoissé qu’à peine le message envoyé, je me faisais un torticolis.
J’ai donc vécu ma pire soirée de l’année (ouais, je peux pas non plus faire croire que c’est la pire soirée de ma vie, faut pas déconner), à flipper comme une folle. La distance « c’est internet, c’est l’écran, pas de quoi flipper » : ça marche pas avec moi. Je flippe. Croyez moi quand je dis : la séduction est une foutue source d’angoisse pour moi.


Et puis en fait il m’a répondu. Il voyait tout à fait qui j’étais. Et à ce stade, je suis tombée de haut :

1. Il écrivait mal. Mais vraiment très très mal. Des fautes d’orthographes absolument partout. Et les pires fautes du monde. De quoi avoir des envies d’homicides quand on aime un peu la littérature. Et j’aime beaucoup la littérature.


2. Il ne racontait pas grand-chose d’intéressant. J’irai même jusqu’à dire qu’il n’avait rien à raconter.


3. Ses passe-temps ne me faisaient (vraiment) pas rêver. Et, clairement, nous n’avions pas spécialement de points communs. DU TOUT.


4. Au bout de 2 jours, « lol » et « mdr » me filaient de l’eczéma. Parce que c’était la majorité de ses phrases. (Sujet + verbe + complément ? Allons, c’est démodé ma bonne dame)


Au final ça m’a énervé. D’ailleurs je me suis un peu énervée contre lui, à un moment. Et puis je l’ai revu à la salle de sport, et puis ce truc, cette attirance de malade m’est retombée dessus. D’autant plus qu’il m’a fait un sourire – il ne souriait jamais. Et clairement, ce mec à deux visages : un visage fermé, son visage habituel, et un visage avec un sourire à 10 000 volts. Et puis je devais absolument essayer d'oublier "L'homme de ma vie". Alors je me suis dit « Laissons lui une chance à l’oral ». Et je lui ai proposé d’aller boire un verre (là par contre, grosse initiative de ma part, je sors de ma zone de confort et je me mets dans une situation angoissante pour moi). Et je dois bien admettre que j’ai vraiment flippée de passer un mauvais moment – je veux dire TOUT semblait concourir à mal se passer.

Et vous savez quoi ?

J’ai passé un putain de super bon moment.


Je ne l’explique pas. Mais en fait TOUT chez ce mec est inexplicable pour moi : Physiquement je ne comprends pas mon attirance (pour être plus précise : il se rase le crane et d’habitude, les mecs sans cheveux me dégoutent. J’aime vraiment beaucoup les cheveux). Le jour du rencard, il est arrivé avec des fringues aux couleurs pour le moins improbables (heureusement que je ne suis pas épileptique). Intellectuellement, on ne partage rien. Il écrit mal.
Et pourtant, il m’a fait mourir de rire, il m’a fait me sentir bien. Il m’a intéressé.
Oh et puis merde, soyons honnête jusqu’au bout : à la fin de la journée, "l'Homme de ma Vie" était passé franchement au second plan dans ma tête. Un truc que je n’aurais jamais cru possible.  Et je sentais que je pourrais tomber amoureuse de ce mec.
D’ailleurs, je sentais que je commençais déjà à le faire.
C’était le 15 aout.


Et l’histoire ne faisait que commencer.

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