mercredi 4 janvier 2017

Voyage en Afrique, partie 1/3 : Le cas de Mister Perfect


De retour d’Afrique.
Où j’allais sans trop savoir ce que je cherchais.
Le sens de la vie peut-être ?
Un peu ambitieux, cette affaire.

Est-ce que l’objectif est atteint ?
Je n’irai pas jusque-là.
Maiiiiiis je dois bien avouer que j’ai un peu ouvert les yeux, des portes, mon âme, mon cœur… Bref, ce séjour a été trop court pour que j’en revienne métamorphosé, mais j’ai toutefois amorcé des petites choses.
(Le défi étant maintenant de continuer dans cette voie)



Tout d’abord le plus important : est-ce que tout le monde est revenu entier ?
La réponse est oui.
Et là je parle aussi de L’(ex)Homme-de-ma-vie. Que l’on va désormais appeler Mister Perfect, parce que, bordel, j’en aurais à peine plus chié si j’avais voyagé avec Paris Hilton. Mais à peine hein.
 « Comment ai-je pu penser qu’il était ″THE ONE″, mon alter ego, l’homme de ma vie ?! », me suis-je demandé en cours de voyage, pendant qu’il me piquait une crise parce qu’il avait pris un coup de soleil, qu’il avait peur de peler et voulait mettre une couche de « Nivea for men » pour la cinquantième fois de la journée alors qu’on était paumé en dehors de toute civilisation, dans un campement sans eau ni électricité, couverts de poussière. Nan mais chéri, faudrait revoir tes priorités mon chou, tu ne crois pas ?!

Moi, je m’étais fait une raison : j’ai regardé avec curiosité mes cheveux s’agglomérer de poussière, de sel et de crasse et j’ai laissé tomber l’idée d’utiliser mon épilateur. Au bout de 10 jours, je revivais le grunge sur ma tête, c’était Woodstock sous mes bras, mai 68 sur mes mollets, et je ne vous parle même pas de ma culotte.
Moi qui suis une angoissée du poil, je peux vous dire que je n’ai définitivement plus aucun sentiment pour Mister Perfect pour être passé du côté sauvage de la féminité devant lui comme ça.

Les débuts ont toutefois été compliqués : on en a chié. Mais vraiment, vraiment chié. Je me suis demandé ce que je foutais là. On a claqué 400€ en 2 jours, à se faire arnaquer à tout va. Et Mister Perfect était juste odieux.
Le 3e jour, j’ai envisagé de vendre ses organes pour me payer un billet de retour anticipé – d’accord, j’ai envisagé ça pendant une demi seconde parce que j’étais très en colère. Mais quand même.

Quelques perles en exclu :


 « Ça m’a choqué quand je t’ai vu en maillot. Tu es maigre, c’est affreux, faut vraiment que tu fasses quelque chose ». 
MERCI MEC ! Oui, j’ai perdu 10 kilos depuis cet été, j’ai mal vécu le concours, j’ai mal vécu ma vie en général, tu le sais, mais vas-y, insiste bien, comme si c’était ma faute.
Il m’a fait le coup 3-4 fois pendant le voyage, ça fait toujours plaisir hein.


« Ce village est magnifique. Le prend pas pour toi, mais je préférerai être ici avec quelqu’un d’autre, avec une personne dont je suis amoureux ».
Le prend pas pour toi, mais tu es d’une maladresse qui se confond furieusement avec la stupidité.
Oui, moi aussi j’aurais préféré être là en couple, avec quelqu’un que j’aime. J’ai beaucoup pensé au mec de la salle de sport. J’aurais aimé faire l’amour dans certains des endroits idylliques où on était. MAIS JE NE LE DIS PAS, PUTAIN !

A certains moments, il a même totalement dépassé les bornes : Un soir, on mangeait avec deux sœurs qui logeaient dans le même campement que nous, et pour se rendre intéressant, il s’est mis à parler de mon végétarisme. Et d’être odieux à ce propos, en m’obligeant à me justifier. Ce qu’il trouvait très drôle – surtout que ça faisait rire l’une des deux filles.
Et puis la 2e sœur, une musulmane avec des opinions très tranchées sur beaucoup de choses, a fini par le rembarrer. Elle comprenait très bien les raisons pour lesquelles on peut devenir végétarien. Et dans la foulée, elle s’est levée avec son assiette « Je vais manger dehors. Je ne peux pas partager la table avec quelqu’un qui boit de l’alcool ».
Mister Perfect s’est retrouvé comme deux ronds de flan. C’était jouissif. Cette fille, c’était juste une super nana.

Bon, là où j’ai grincé des dents, c’est qu’on en a reparlé plus tard, moi je disais « Je suis hyper impressionnée par Machine, elle est pétrie de convictions, droite dans ses bottes, j’adore ça, je trouve ça fort et beau ».
Mister Perfect était d’accord avec moi.
Quelques heures plus tard, notre guide de se plaindre « On fait un pique-nique, je ne peux même pas sortir des bières parce que ça gêne Machine, c’est pénible de devoir s’adapter comme ça… » [Coup d’œil gêné, il vient de se rappeler qu’il a dû "s’adapter" et cuisiner un plat de légumes pour moi]
Et Mister Perfect : « Tu as raison, c’est relou ».
Que tu es décevant, Mister Perfect ! Et la diversité du monde ?! La richesse du débat ?! Non ? Non. C’est un caméléon social : Pourquoi dire ce qu'on pense, quand on peut se mettre les gens dans la poche en allant dans leurs sens ?

Vers le milieu du séjour, j’ai pris un peu de distances, et ça allait mieux. On a même eu des moments très complices, et très détendus.
Honnêtement, je pensais saturer de sa présence, moi qui vit seule toute l’année et qui aime quand même bien ma tranquillité. Je m’attendais à ce que la fin du voyage soit difficile à vivre pour moi. Et pourtant non, on s’accordait bien.

Finalement, j’ai kiffé de voyager avec lui ; j’ai eu l’impression que c’était mon frangin. D’ailleurs c’est exactement ça : j’ai trimbalé mon petit frère. Certes, il est plus vieux que moi, mais quand je l’ai chopé à essayer tous les parfums du Duty Free « parce qu’il s’ennuyait », et qu’on s’est tapé l’affiche dans l’avion parce qu’il cocotait le Sephora ambulant, désolée mais mec, tu pourrais avoir 10 ans de plus que moi, je serai toujours ta mère – et excédée, la reum.

Je ne parle même pas des deux fois où il a oublié son sac à dos dans l’aéroport, créant des paniques générales en pleine période de vigipirate mega-renforcé.
Ce mec m’hallucine. Il est parti 1 mois au Népal en solo l’année dernière, je ne sais même pas par quel miracle il en est revenu vivant.

Bref. Je le kiffe. Je l’aime d’amour.
Mais je ne suis plus amoureuse.
Et je me demande comment j’ai pu me torturer avec des sentiments amoureux pour lui.

Rien que pour réaliser ça, ça valait la peine de partir.

(A suivre : 3 jours de galère)

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