jeudi 20 avril 2017

Du sexe, une prairie et des larmes

Hector est plus présent que jamais. Hector m'envoie des "Tu me manques", il veut m'inviter, aller au ciné, il est caressant et adorable.
Je regarde avec curiosité cette ambivalence presque comique : Il sent qu'il me perd, il devient une crème. Alors que désormais, je sais que dès qu'il est en confiance, il devient un beauf, et que quand un truc ne va pas, il pique une giga colère.
Je suis perplexe. J’ai l’air naïve à ce point ?


Au début je pensais que nous avions peut-être une relation sereine, sans attentes.
Sauf qu'il m'a sorti le magnifique : « Tu sais, le jour où nous habiterons ensemble, tu pourras quand même acheter des objets, je ferais des efforts quant à ma psychorigidité de la déco » (il est hyper "déco-déco" : la couleur des murs doit être assorti à la couleur des meubles, objets, vaisselles,... Tout doit être comme dans un appartement-témoin)
L'angoisse.
Et donc pour lui, nous sommes au début d'une longue et belle histoire. Pourtant nous avions discutés. Je lui ai dit que, quoiqu'il arrive, je ne voulais pas d'un colérique incapable de se contrôler dans ma vie. Que je ne voulais pas la vie de ma mère, et que dans ma tête, il n'y avait plus de doutes quant aux sentiments que j'avais pour lui : ça ne va nulle part.
Lui il trouve que dans l'ensemble, tout va bien. On s'engueule chaque semaine ? Meuh non, ça c'est normal, rien de grave, tout le monde vit comme ça.

Je le laisse planer au-dessus du soleil. Moi je prends mes distances, je le vois beaucoup moins, j'envoie peu de messages. Et je commence à me considérer comme libre de cœur. 
Même si j'ai fait cette rechute à propos du mec-de-la-salle, et que j’ai encore du travail le concernant.

Libérée de mes questionnements quant à un avenir possible avec Hector, je n'en dédaigne pas son corps. Nos ébats sont de plus en plus intenses, au fur et à mesure que nous nous connaissons mieux. Et son côté très libéré est une expérience très enrichissante pour moi, au vu de mon histoire personnelle.
L'autre nuit, nous avons fait l'amour pendant des heures. Je l'ai chevauché, le ressentant en moi. Parfois, lorsque je fais l'amour, je rêve. Je ne m'endors pas, c'est juste... des images qui s'imposent à moi. Je pars, je visualise des choses, je ne suis plus vraiment là... Tout en étant consciente de mon corps et de mon partenaire.
La première fois, c'était il y a quelques années, peut-être 7 ans. J'avais vu une maison aux volets bleus. Je ne me souviens plus des détails, tout s'efface comme un rêve. Mais je me souviens avoir soufflée, au moment de l'orgasme « Une maison aux volets bleus ». Et que cette maison était la plus belle image que je pouvais voir à ce moment-là.
Avec Hector, j'ai fait un rêve plus long. Il y avait des montagnes au loin, une grande prairie fleurie, une maison au loin, et une brise qui faisait danser les fleurs. J'étais à la fois en train de faire l'amour avec lui, et de me promener dans ces hautes herbes. Avec un sentiment de plénitude et de joie.
Ce qui relie ces rêves, c'est toujours ce sentiment de sérénité. Qu'importe les images qui m'envahissent, elles sont toujours source d'apaisement. Je ne me souviens pas toujours de ce que je visualise. Parfois, je ne réalise même pas vraiment que je rêve : les images sont là, mais je n'y fais pas attention, trop occupée à être pleinement consciente de mon corps. Il m'a fallu un moment pour réaliser que je "voyais" cette prairie fleurie. Mais une fois que j'en prends conscience, je m’y immerge, et j'ai envie de décrire cette vision à mon partenaire. Je ne le fais jamais ; une part de moi à envie de garder ces images comme un trésor, une autre part craint d'avoir l'air folle et/ou de déconcentrer l'autre. 

Et puis le lendemain, Hector n'avait pas envie. Lorsqu'il est parti, j'ai fait la femme du XXIe siècle, forte et indépendante : j'ai sorti mon vibro. 

C'était plus fort que moi : j'ai visualisé le mec-de-la-salle, et tout ce qui faisait que j'adorais faire l'amour avec lui. Notre complicité, l'odeur de sa peau, sa voix, nos rires, ses mains, sa bouche,... J'ai crié son nom en jouissant. Puis j'ai un peu pleuré. Et je me suis endormie.

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