mercredi 17 mai 2017

Bonne continuation, Adieu

Les choses n'ont pas tournées comme je le pensais... Mais la fin est de toute façon la même.


Hector et moi avons discuté. Hector n’a pas apprécié que je lui demande si “pour lui” nous étions dans une relation d’exclusivité.
« Moi je te pose des questions et tu ne réponds pas, mais toi tu exiges une réponse et je dois te le dire ?! »
Hector confond « ne pas répondre à la question » et « ne pas dire ce qu’il veut entendre ».
Et on est parti dans une conversation qui a duré jusqu’à deux heures du matin, et qui peut se résumer à : De toute façon notre relation n’a pas d'avenir et on le sait.
C’est-à-dire ce qu’on dit depuis des mois et qui me semblait être un fait établi. 
« Sauf que tu aurais pu changer d’avis ».
Mais putain Hector ! Même toi tu admets qu’on n’est pas compatible bordel !!

Bref, Hector finit par dire « Non, nous ne sommes pas exclusifs ».
Je lui réponds donc : « Ok, je n’avais pas compris ça. Donc pour moi c’est inacceptable, je refuse de continuer à te voir dans ces conditions, on en reste là ».
Evidemment, la conversation n'en reste pas là, et de fil en aiguille, je lui avoue : « J’ai vu tes messages à “Marie“, ça m’a fait un mal de chien, j’ai pas envie de vivre ça, je peux pas ».
Hector me dit qu’ils couchaient ensemble avant moi. Que ces messages ne sont que des délires. Qu’il ne comptait pas la voir. Pas pour de vrai.
Je ne sais pas si c’est vrai, mais il m’a semblé sincère.

Et puis finalement il n’a pas trop répondu sur l’histoire de l’exclusivité, mais on devait se voir le lendemain pour un concert. L’occasion d’en reparler.
On a passé une super soirée.
Vraiment.
On a mangé ensemble, on a beaucoup parlé. Je lui ai dit « Je t’aime, mais je ne suis pas amoureuse de toi. Je t’aime assez pour souhaiter ton bonheur, mais un peu trop pour pouvoir t’imaginer avec d’autres ».

On est rentré, on s’est couché. Je commence à l’embrasser, en mode tendresse-j’ai-passé-une-super-soirée. Il me dit « J’ai pas la tête à ça, je repense à notre conversation d’hier, je suis frustré et blessé ».
Et là c’est grave parti en quenouille.  
Ca a fini en engueulade jusqu’à une heure du matin, où il m’a dit que j’étais incohérente (« Tu ne peux pas avoir des sentiments, être blessé d’avoir lu mes messages à Marie, et pas vouloir de couple avec moi »), que je ne voulais pas faire d’effort (essentiellement pour faire des soirées avec ses amis, toujours), il ne comprend pas mon besoin d’indépendance et de solitude, bref, je m’en suis pris globalement plein la gueule. Quand j’ai voulu répondre il m’a dit « ne t’énerve pas où je rentre chez moi ! », et il a fini par asséner « Tu n’as qu’à te trouver un intellectuel introverti et individualiste comme toi, moi j’abdique ».
Il s’est tourné, et il s’est endormi.

Et moi, avec mes 5h quotidien de sommeil dans le caisson depuis une semaine, mes horaires de boulot de dingue, mes soucis, ma fatigue morale et physique…. Je me suis mise à pleurer. Je répétais « Mais putain je voulais juste passer une bonne soirée ! ».
Hector ne s’est pas réveillé.
Ou il a fait semblant, j’en sais rien.
J’ai fini par me lever, aller pleurer dans mon salon, fumer une clope, et m’apitoyer sur moi-même en me disant que ma vie n’avait aucun sens.
Je me suis couché vers 3h, Hector dormait sur ses deux oreilles, merci.
Le lendemain matin (enfin, 4h plus tard) j’étais épuisée, et en colère. Lui allait très bien, il a fait comme si de rien n’était, il m’a embrassé et il est parti.
J’étais folle de rage. Je suis partie au boulot à pied pour réfléchir. Et je me suis dit « Stop ». Ok c’est pas le moment, tout tourne mal actuellement, j’ai juste besoin de bras dans lesquels me refugier… Mais là ce n’est plus possible. Je ne peux pas vivre ça. Je ne peux pas. J’ai trop de soucis, je mets trop d’énergie dans trop de chose, je suis vidée.
Alors je lui ai téléphoné.
Il était en réunion.
« Je m’en fout, Hector. J’en ai pour deux minutes, et j’ai absolument pas besoin que tu dises quoi que ce soit. Ta crise d’hier, c’était la dernière. Je voulais juste passer une bonne soirée avec toi – et ça a été le cas, du moins jusqu’à ce que tu m’assassine avant de dormir. On sait qu’on n’est pas compatible pour du long terme. Si tu n’es pas capable de l’accepter sans me le faire payer, alors c’est tout, on arrête là. Moi je ne peux plus ».
Hector est reparti sur les chapeau de roues, à me dire que si j’avais été blessé par les messages à “Marie”, c’est qu’il y avait sentiments (je suis d’accord avec ça), mais alors pourquoi on n’est pas un couple, pourquoi je ne veux pas faire des efforts pour être une personne extravertie (même si c’est contre-nature pour moi, peu importe : dans un couple il faut faire des concessions),  « Tu ne veux pas faire d’efforts pour moi en fait », etc etc. J’ai eu aussi droit au magnifique « Moi je ne compte pas finir ma vie seul avec mon chat » (merci d’alimenter mes angoisses)
Je l’ai laissé parler même si je fulminais, puis j’ai recentré la conversation : « J’entends ce que tu me dis. Mais il n’y a rien de nouveau. Et c’est inutile de toujours me reprocher les mêmes choses. Soit tu acceptes la situation telle quelle est, soit tu estimes que tu ne peux pas ».
« Non, je n’accepte pas cette situation ».
« Ok. Eh bien moi je n’accepterais plus que tu me le fasses payer. Alors je te souhaite une bonne journée, et une bonne continuation »

Il a renvoyé un mail plus tard, qui commençait par « sans vouloir poursuivre…. », et qui poursuivait à donf.
On a un peu discuté, il était en mode « Mais je ne comprends pas ce qui t’as autant déplu hier soir, parce que finalement il n’y avait rien de nouveau ». Et moi, avec mes yeux qui se fermaient tout seuls tellement j’étais crevée, et même pas le temps de prendre un café au boulot pour essayer de me booster à la caféine, à me dire qu’on était dans un putain de dialogue de sourds.
J’étais en mode binaire, à répéter « Je voulais juste passer une bonne soirée ». Putain ce que j’étais fatiguée.
Et puis finalement il a conclu de lui-même, après quelques mails : « Ok, alors comme tu as dit tout à l’heure au téléphone : bonne continuation ».

Je suis triste.
J’aurais voulu que tout ça soit plus simple. Qu’on arrête ces putains de drames permanents, pour juste profiter des moments à deux.
J’ai besoin de soutien, j’ai besoin de bras, j’ai besoin de tendresse.
J’ai besoin de quelqu’un.
Je ne sais pas comment je vais finir le mois. Encore tellement de travail, la solitude, la peur omniprésente de tout. Et cette fatigue, mon dieu cette fatigue. Elle est partout : dans mon corps, dans ma tête, dans mon moral, dans mes espoirs.
Fatigue de cette complexité des rapports humains.
Ras le bol des mecs.
J’ai rageusement effacé mon compte Badoo.
Je jette l’éponge.

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