mardi 9 janvier 2018

Survivre à la rupture, Acte 1 : La Première Urgence


Un mois que je me sens anéantie. Mon animal totem est devenu la limace, et si j'essaie de me consoler en me disant que ça peut-être hyper relou et super coriace, une limace, je suis forcée d'admettre que c'est quand même pas sexy.
Ce que j'ai mis en place pour (tenter de) faire quelque chose de moi et de mes émotions :


Faire au mieux et prioriser :
Je n’ai aucune énergie. Ce qui, il y a 1 mois, représentait une bagatelle, est aujourd’hui quelque chose qui me demande un effort considérable. Ça m'a fait penser à une conférence que j'ai vu il y a quelques mois, où la conférencière, très malade, disait : 
« Imaginez que votre réserve d'énergie est symbolisée par 10 cuillères. Me doucher et m'habiller, c'est déjà 3 cuillères. Manger : 2 cuillères. J'ai déjà utilisé la moitié de mon énergie, et la journée vient à peine de commencer. Est-ce que je peux prendre le bus et revenir, alors que ça me prendra au moins 5 cuillères ? Non, c'est impossible. Je sais que je ne peux pas faire ça - ou alors, il faudra, un autre jour, que je fasse quelque chose en moins pour pouvoir être capable de sortir ».
Repenser à cette conférence m'a permis de comparer, comprendre, et réfléchir à mes "cuillères" moi aussi. Je sais que me faire à manger est un nombre trop élevé de cuillères, que me soucier de mon apparence est une cuillère dont je peux me passer, que je peux demander à quelqu'un d'autre de faire mes courses (ce qui m'évite en plus le stress d'être dans une foule)... 
Je commence par réfléchir à ce qui est "obligatoire" : me lever, m’habiller, travailler, honorer mes rendez-vous et ce qui est inscrit sur mon agenda. 
Et s'il me reste des "cuillères", je fais d'autres choses... Si j'en ai envie.

Faire au mieux : 
Si je n’ai pas su trouver "ce qui me faisait du bien", j’ai réalisé que "ce qui me faisait moins mal", c’était de ne pas être seule. Mais pas trop longtemps : 
Etre au milieu d'une foule (ou même d'un groupe de personnes supérieurs à 4) m'angoisse rapidement. Etre avec quelqu’un, même quelqu’un dont je suis très proche, me fatigue vite. 
Alors j'essaie de faire au mieux : prendre mes repas rapidement au boulot, car rester en salle de pause me stress, et je somatise. Voir mes amis, mais partir quand je commence à me sentir vidée. 
Être capable de dire « Je suis fatiguée, j'ai besoin d'être seule, mais ça m'a fait plaisir qu'on se voit », je pense que c'est le top... mais je n'ose pas le dire. Peut-être parce que j’ai peur que les autres attendent quelque chose de moi. J’aimerai avoir suffisamment confiance en mes amis pour savoir qu’ils veulent juste mon bonheur, mais vu que je ne m’autorise pas à être faible, comment je peux croire que qui que ce soit l’accepte ?!

Trouver ses "baumes" (Conseil de Copine#1, et vu également sur l’Horoscope Poétique et Philosophique de Rob Brezsny) :
En accord avec mon "nombre de cuillères" quotidien, et en cherchant ce qui me faisait "aller moins mal", j’ai remarqué que prendre une douche bien chaude me calmait. 
Et puis des choses bizarres : Avoir mes essuie-glaces allumés, même lorsqu'il ne pleut pas, me rassure. C'est inexplicable et délirant, mais tant pis : après tout si ça me fait du bien, il sera bien temps d'être saine d'esprit dans quelques mois.
Autres baumes : Des choses que l’on faisait « Avant », « Avant » la rupture, ou même avant l’histoire d’amour. Quelque chose qui nous replonge dans un autre passé, qui nous appartiens aussi.
Pour ma part, j'aurais voulu regarder des séries de mon enfance (Buffy peut tout résoudre), mais je n’ai pas de chez moi, alors c’est compliqué à mettre en œuvre. Mais relire mes articles « d’avant » m'a fait un peu reprendre contact avec la « Moi » d’il y a quelques mois, et qui est quelque part encore là, au fond. J'ai regardé de vieilles photos, j'ai cherché à reprendre contact avec moi, et les différentes facettes qui me composent. J'ai essayé de me retrouver.

Faire au mieux en essayant de rester actif :
Certes, le quotidien est une souffrance, et il faut user de stratégie pour finir la journée en accord avec notre "nombre de cuillères". J'ai fini certaines de mes journées comme une somnambule, et  en oubliant une partie de ce que j'ai fait ou dit. 
Mais c'est aussi un moyen de se sortir du lit, et de sortir temporairement de la spirale des « pourquoi ?! » qui ne mènent à rien.
Et puis parfois, petite satisfaction au creux du ventre : d’avoir tenu le coup une journée, puis une autre…
Faire un petit pas après l’autre.
Une heure après l’autre.
Un jour après l’autre.
Se fixer de tout petits objectifs, de toutes petites échéances – parce que tout semble insurmontable pour l'instant.

"Se nourrir" plutôt que "manger" :
Pour contrer mon manque d'appetit, je me dis que je ne "mange" pas, mais que je me "nourris", que c'est juste vital, que c'est pour alimenter mon corps et reconstituer mon énergie. J'y mets de l'intention, de la volonté, je me dis que ça me nourrira, que ça me fera du bien. Sur conseil d’une collègue, je favorise la vitamine C - et symboliquement, c'est ce qu'il me faut : de l'énergie. 
Même si je ne fais que picorer, j'essaie que ça soit des choses équilibrées et nourrissantes. Pour contrer mes nausées, je mange plutôt des soupes, ou des choses qui s'avalent toutes seules. Et si possible en n'ayant qu'à réchauffer, et pas cuisiner.

Et attendre patiemment de récupérer, pour augmenter son "nombre de cuillères" - ou diminuer le "nombre de cuillères" utilisées pour certaines actions.

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