vendredi 2 mars 2018

Survivre à la rupture, Acte 3 : Avancer à petits pas

Accepter d'être mal, accepter que ça ne va pas, et que ça prendra du temps.

Accepter sa tristesse.
Parce que c'est normal, c'est compréhensible... et c'est humain.

Accepter de pleurer - parfois pour rien.

Accepter, parce que de toute façon on n'a pas le choix.

Accepter la rupture ? Oulah ! On n'y est pas ! Juste accepter d'être en morceaux, c'est déjà pas mal.



Après une période au fond du seau, à (sur)vivre tant bien que mal en faisant au mieux avec le peu d'énergie que j'avais, j'ai lu et regardé diverses choses qui m'ont aidées. 
Et aujourd'hui j'en suis au stade de l'acceptation, et au moment où je recommence doucement à agir, à reprendre les choses en main, petit à petit :

Je suis heureuse de mes petites victoires : être moins fatiguée, apprécier de manger tel ou telle chose, rire sincèrement à une blague. Accepter que ces petites victoires soient une avancée - même si elle est infime.
Et puis un jour, je me suis surprise à me masser la peau en sortant de la douche. C'est idiot, mais ça faisait des semaines que m'hydrater était au dessus de mes forces, même si ma peau partait - littéralement - en lambeaux.
Pour l'instant, c'est tout ce dont je suis capable. Faire l'effort de "me faire jolie", c'est trop. De toute façon, mes vêtements sont encore tous en cartons, mon armoire n'est pas assemblée, et je ne peux pas faire de lessive pour l'instant. 
Mais j'ai arrêtée de m'en faire.
Tout comme j'ai arrêté de lutter pour donner le change : j'ai essayé, mais finalement quasiment tout le monde m'a vu m'effondrer en larmes à un moment ou à un autre. Je n'ai plus de dignité à sauver de ce point de vue là. Alors à quoi ça sert ?

Accepter d'avoir été démoli, accepter que tout le monde ai vu mes faiblesses.
Parce que c'est fait, parce que c'est trop tard, et que finalement, ce n'est pas si grave. Et il y a bien d'autres choses à faire qu'utiliser de l'énergie à regretter un truc qui est irrattrapable.

Je me tourne à nouveau vers moi, et j'essaie de me faire du bien :
J'ai repris le sport, façon de reprendre un peu mon corps en main. Ce corps qui m'a échappé, qui a fondu, et qui devenait presque mon ennemi. Ce corps que j'ai négligé parce que je n'avais pas l'énergie de le soigner.
J'ai repris gout à la nourriture. Même si je mange moins, et pour l'instant moins bien car je n'ai pas de cuisine.

Il faut aussi jouer avec les contraintes...

Dire les choses positivement : j'arrive à dormir sans médicaments, même si je mets du temps à m'endormir, plutôt que "Je n'arrive toujours pas à m'endormir sereinement".

Je me sens toujours fragile, je suis vulnérable, mais je ne prend plus de médicaments, je tiens debout, je reprend un peu le contrôle.

Je vois les choses comme une course d'endurance, ou une montagne à gravir, et j'essaie d'apprécier chaque pas qui me rapproche de celle que j'ai été, mais surtout de celle que je vais devenir ; Celle d'avant, mais avec une cicatrice en plus - et que sont les cicatrices, à part des histoires de vie ?
En revanche, je ne pense pas réussir à voir le positif de cette histoire. Cette cicatrice, je ne crois pas qu'elle me permettra de tirer une leçon, à part quelque chose de triste, comme "Ne fait jamais confiance aux gens" ou "Ne tiens jamais rien pour acquis, les autres te décevront toujours". Et je n'ai pas envie que ça soit la leçon de ma cicatrice.

Eviter les situations stressantes, si possible.
Même si je ne sais toujours pas comment gérer les prochaines réunions et animations à l'Association. Même si je ne sais pas du tout comment nous réagirons, moi et mon corps, la prochaine fois que je recroiserai Charles-Henri [ndla : ça sera le 21 mars]

Et puis s'écouter : ne pas rester seule si on ne s'en sent pas capable, ne pas se forcer. Ne pas lutter contre sa faiblesse, juste l'accepter, attendre, et y aller doucement.
Et essayer de ne pas céder aux angoisses concernant le futur.

Et accepter que c'est déjà une petite avancée sur la voie de la guérison !

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