lundi 15 janvier 2018

J'habite Nulle Part, J'habite Partout #1

Mais c’est où, chez moi ?!

En ce moment, chez moi, c’est plutôt dans ma voiture. La maison n’est pas habitable, et je dois être hyper flexible pour gérer mon quotidien de nomade. Malgré la fatigue, malgré La Rupture, malgré ma tristesse constante. Ne pas avoir la possibilité de se lover en position fœtale sur un canapé en pleurant est, je suppose, une sorte de point positif qu'une partie de moi reconnait comme tel - l'autre partie de moi dit non, se mouche dans sa manche et veut tout laisser tomber. Mes moments d'intimités sont devenu rares, et il n'y a plus guère que dans ma voiture que je me retrouve seule.

Semaine 1 : 


Je suis chez ma mère. Je n’ai pas de chambre, pas d'intimité, mais au moins je peux « préparer » les prochains jours : le stock de vêtements propres, les repas pour les jours à venir (en lui pillant son frigo), la liste de choses à faire. 
J’organise ma voiture pour qu’elle soit hyper fonctionnelle, et je me dis que j’aurais mieux fait d’acheter un camping-car plutôt qu’une « petite citadine » (même si je n'ai pas encore ma nouvelle voiture) :


La B.Mobile, V.1 : Sac de livres à lire (une quinzaine) ; panier de linge sale ; Trousse de toilette/Produits de toilette ; Valise de linge propre ; Cadeaux de noël pour les copines ; Carton de laine "au cas où j'ai envie de tricoter" ; Sac à ordi portable ; Sac de courses/Nourriture ; Papiers importants (concernant le Prêt Immobilier, etc...)
La température extérieur a indubitablement un avantage : Je peux garder ma nourriture dans mon coffre sans craindre que ça périsse, et avoir tout avec moi, tout le temps.
(Néanmoins, si la température n'était pas si froide, je n'aurais pas besoin d'être nomade parce que l'absence de chauffage ne serait pas un problème dans ma maison. CQFD bordel).

Semaine 2 : 

De Lundi à jeudi, je vis chez une collègue partie en vacances. En échange, je nourris son chat et j’arrose ses plantes carnivores. Je devais pouvoir y passer une semaine complète, et finalement elle rentre plus tôt que prévu, à mon grand désarroi.
Mon emploi du temps est surchargé et je ne peux finalement réellement profiter de l’appart qu’un seul soir – mais quel plaisir, quel tranquillité de pouvoir se poser dans un endroit – qui plus est un endroit « neutre », où il n’y a rien d’autre à faire qu’ « être là », écrire ou lire.
Malgré le froid (mais était-ce en moi ou dans l'appart ?), j'ai pu souffler, et même me lancer ambitieusement dans la confection d’une Tarte Tatin pour laisser en remerciement à ma collègue. Je pensais ne pas arriver jusqu’au bout de ma recette, mais malgré l'épuisement, cette séance de popote m’a tout de même rasséréné. Bien que ma tarte ai une sale tête, dû à l’absence de balance ou de verre mesureur dans la cuisine de ma collègue (j'ai donc tout fait au pif).
En revanche son chat m'a martyrisé : il me lacerait les jambes quand je marchais, la nuit il me sautait dessus ou passait sous les couvertures pour me griffer le ventre (je l’ai soupçonné de chercher à m'éviscérer). Il miaulait sans arrêt, et je me suis assez peu reposé. Des plantes carnivores à arroser, il ne restait pas grand-chose : les mangeuses se sont fait manger, merci minou.
Et le jour où je suis partie, il a chié et pissé sur le canapé avant de fuguer par la porte entr’ouverte. J'ai mis 20 min à le récupérer et à nettoyer sa merde, et je suis arrivé ultra en retard au boulot. Cette bestiole m'a rendu dingue.

Vendredi soir, je dors chez Copine#1, et réalise que son appartement est un minuscule F2. Je le savais, mais pour autant je ne m'étais jamais imaginer devoir loger un mois et demi chez elle. Et, comme moi, elle a besoin de sa tranquillité et d'un peu de solitude ; je me demande comment on fera. Je m'inquiète beaucoup, et je m'endors, recroquevillée, grelottante.

Samedi soir, désœuvrée, nomade, je décide de retourner chez ma mère, à 150 km de là, pour le week-end.

Légère modification de l’organisation de ma voiture après un passage chez mes grands-parents : mon papy me donne 2 cagettes et 2 seaux de petits bois pour mon poêle à bois, en espérant que ça m'aidera à allumer un feu (car pour l'instant, j'en suis à 3 tentatives infructueuses)

Evidemment, comment ça pourrait ne pas se renverser dès le premier virage ?!
Réorganisation de l’espace vital et petits changements :

La B.Mobile, V.2 : Petit bois ; Carton de papiers importants ; 2 cagettes de petit bois ; Encore du petit bois ; Linge Sale ; Les livres à lire ; Le sac à ordi ; Le carton de laine (qui n'a servi à rien) ; Le sac de nourriture ou l'équivalent nomade de mon frigo ; La valise de linge propre qui n'a pas bougé.

Ma voiture est donc désormais pleine de petits morceaux de bois.
Evidemment.

Et en avant pour une nouvelle semaine de nomadisme.

(à suivre)

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